première guitare et crayon bleu
Mes débuts dans la vie se font dans le département de l’Ain, en 1953. Je vais vivre les 13 premières années de ma vie dans une école, on verra que ce ne sera pas sans conséquences pour la suite.
Quand j’ai 11 ans, mon oncle m’offre une guitare. Dans une famille absolument pas portée sur la musique. Très vite, je vais entendre siffler le train et plein d’autres choses que j’attrape au vol sur le beau transistor qui trône dans la maison. Trois ou quatre notes suffisent déjà à mon bonheur, et dans la cour de l’école je chante avec ma petite soeur, qui a une très belle voix. Le Santiano d’Hughes Aufray est au coeur de nos envolées lyriques. Les années passent.
l'olympia et les voyages
Je deviens instituteur en 1972 et je commence à chanter avec mes élèves. En 1976, je quitte l’enseignement et je monte pour la première fois sur scène, dans un cabaret de Lyon, L’Âne rouge. Premier petit disque en 1979, puis c’est la naissance de Frederik en 1980 et le premier album.
J’ai démarré les spectacles dans les écoles maternelles, avec enthousiasme et persévérance : je ne savais pas que j’allais arriver à la coquette addition de 6 530 représentations à ce jour. Des millions de kilomètres à la clé, avec successivement des voitures, des camions blanc, vert, rouge, bleu. En 1985, je crée près de Lyon les éditions Crayon bleu, qui vont produire et éditer mes disques et spectacles. Après le Théâtre de Dix Heures, l’Olympia arrive en 1992, quelle affaire. J’ai signé chez CBS, où je vais passer dix ans, sans rencontrer Bob Dylan.
les livres et les chansons
La plus agréable halte parisienne, et régulière, c’est cependant la Casino de Paris. Mes disques dépassent la barre des 200 000 ventes, pas à pas. J’enregistre aussi des disques en allemand, en Californie, je chante dans un grand nombre de pays francophones. Madagascar reste le plus fort moment, chanter sur une plage face à l’océan indien devant une multitude d’enfants endimanchés pour l’occasion. Je prends beaucoup de plaisir à composer de la musique sur des textes que je n’ai pas écrits, principalement des poèmes. René de Obaldia m’inspire, puis Jacques Charpentreau, et des poètes bien vivants comme Marc Baron ou Daniel Lacotte me confient des textes. La santé du disque devenant chancelante, je crée une maison d’édition, Bulles de savon, qui va vivre 8 ans et donner vie à des livres CD d’abord, puis des romans, des albums, des documentaires, jusqu’à constituer un catalogue de 75 livres. Flammarion me diffuse, j’arrive à gagner la confiance de gens que j’admire et qui éditent chez moi : Jean-Claude Carrière, François Reynaert, Jacques Bonnaffé, Claude Merle, Didier Pobel, Jean-Luc Bertini.
passer ma route
Voilà, vous savez à peu près tout de moi : et maintenant j’ajoute la composition de musique à l’image, qu’elle soit celle d’un film d’animation jeunesse, celle d’un documentaire. Le premier sur la liste, que je réalise et produis, est un regard sur le métier d’écrivain en 2022, à travers deux parcours croisés, celui de Sylvain Prudhomme et de Pierre Ducrozet, mon fils.
J’habite une vieille ferme dans les monts du Lyonnais, que je retape à mes heures perdues, je marche et pédale, j’ai encore beaucoup de lieux que je ne connais pas et où j’espère bien aller gratter la guitare un jour (Hughes Aufray chante encore Santiano, tous les espoirs sont permis).